« Edition des manuscrits des Chroniques Iniques, un travail titanesque
: Depuis vingt sept ans, Archimèdes Gédeon Levier, expert obscur en paléographie managériale, trie, identifie et assemble les milliers de fragments des manuscrits dits des « Chroniques Iniques ». « Il s’agit le plus souvent de textes totalement inconnus », souligne l’expert. Il prépare l’un des derniers des quarante-huit volumes, copieusement annotés, présentant tous ces textes dans leurs langues originales, moldo-samovar, hébrite ancien et angliche. « Ces manuscrits pourraient bouleverser notre conception du Management Ancien et de l’intelligence collective naissante », commente le directeur de recherche, « et d’ailleurs, si ça continue, faudra que ça cesse» . L’auteur des Chroniques Iniques ainsi que les interprétations sur l’identité précise du groupe qui a copié et caché les textes sont encore un terrain de discussion… »
Les Chroniques Iniques commenceraient à intéresser un public averti et ouvert !
Pourtant, leur origine et auteur restent un mystère. Certains font un parallèle (osé) avec le manuscrit de Voynich (description du manuscrit de Voynich ici), mais ce ne sont que spéculations fantaisistes. Très peu de personnes ont pu, à ce jour, être en présence des fragments des Chroniques Iniques. Encore moins peuvent les décrypter et traduire cette langue disparue, proche du Moldo-Samovar pour certains adorateurs de Pierre Dac.
Les Chroniques Iniques sont un recueil de pratiques qui semblent avoir été répandues à une époque lointaine. Elles ont manifestement été rédigées durant une période de grand changement des pratiques managériales, changement qui s’est produit dans notre futur. Elles nous renseignent ainsi sur ce qui nous attend sans doute, pour peu qu’on y prête attention, sans toutefois jamais se prendre au sérieux ! 😉
L’auteur semble être issu d’un croisement hors nature entre Olrik et Zorglub, mais pour l’instant nous n’en savons pas plus.
Le mystère de l’origine des Chroniques Iniques est total. Certains disent que les premiers manuscrits auraient été retrouvés, il y a des années, par un berger dans une grotte au bord du lac de Paladru. D’autres disent que ces manuscrits sont crées de toutes pièces par un groupe de chercheurs travaillant dans l’anonymat sous couvert d’un pseudo commun, à l’instar de Nicolas Bourbaki. Bref, le fait est que personne n’en sait rien, et pourtant les Chroniques Iniques sont bien là, et les documents continuent à être retrouvés, assemblés et décryptés.
Un extrait du premier rapport de l’équipe de Paléographie Managériale, travaillant au décryptage des manuscrits des Chroniques Iniques :
« Le texte est clairement écrit de gauche à droite, avec une marge à droite quelque peu inégale. Il n’y a aucun signe évident de ponctuation. Le ductus (l’ordre et la direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre) est fluide ce qui laisse penser que le scribe comprenait ce qu’il écrivait au moment de la rédaction. L’écriture n’est toutefois pas toujours soigneuse : par endroit, l’auteur doit resserrer les interlignes par manque de place.
Nous, les experts, restons divisés concernant l’alphabet utilisé car certains des glyphes sont similaires. Il semble que le texte suit des règles phonétiques ou orthographiques : certains caractères doivent apparaître dans chaque mot (à l’instar des voyelles en français), certains caractères n’en suivent jamais d’autres, d’autres peuvent apparaître en double.
Une analyse fréquentielle révèle des caractéristiques semblables aux langues naturelles (comme en sauce gribiche). Par exemple, la fréquence des mots suit la loi de Zipf et l’entropie (quantité d’information) de chaque mot s’élève entre 5 et 23 bits, ce qui est similaire aux textes en moldo-samovar ou en hébrite du sud. »